Les idées reçues sur l’enfant autiste sont nombreuses et bien souvent loin de la réalité. Entre mythes persistants et vérités méconnues, il est très facile, en tant que parents, de se perdre face à ce trouble complexe. Les stéréotypes concernant le comportement, le développement ou encore les émotions des enfants autistes ont la peau dure et alimentent les généralités qui viennent freiner la compréhension. Ces fausses idées vont même jusqu’à compliquer davantage le quotidien et la prise en charge de ces familles. Voilà pourquoi, dans cet article, nous revenons sur les mythes les plus connus afin de vous aider à comprendre ce que signifie être un enfant autiste.

Mythes et réalités sur l’origine de l’autisme

Mythes et réalités sur l'origine de l'autisme

Les origines de l’autisme sont très fréquemment au cœur de fausses croyances qui compliquent sérieusement la bonne compréhension de ce trouble. Il n’y a qu’à faire un tour sur la toile pour y lire tout et son contraire. Alors, comment démêler le vrai du faux ? Ici, nous vous éclairons sur ce que la science nous apprend réellement sur l’enfant autiste.

1. « L’autisme provient d’un manque d’affection maternelle »

Bruno Bettelheim a avancé une théorie dans les années 1950, aussi appelée « mère réfrigérateur ».

Cette dernière suggérait que l’autisme était causé par une froideur ou encore un manque d’affection de la part des mères. Une théorie, totalement infondée et discréditée depuis des décennies, qui a pourtant été une grande source de culpabilité pour bon nombre de parents.

En réalité, et depuis les années 1970, la science a démontré qu’il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental lié à des facteurs génétiques.

L’attitude ou l’éducation parentale, en particulier des mères, n’ont aucune incidence sur l’autisme de leurs enfants.

2. « L’autisme est causé par la vaccination »

Pour comprendre ce mythe, nous devons remonter dans le temps, en 1998. À cette époque, un chirurgien britannique du nom d’Andrew Wakefield publie une étude dans le prestigieux journal médical, The Lancet.

Il y prétend que le très connu vaccin ROR (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) pourrait être à l’origine de troubles autistiques chez les enfants ainsi que des problèmes digestifs. Son étude, pourtant basée sur un échantillon extrêmement mince de seulement 12 enfants, attire l’attention. Lors d’une conférence, le chirurgien va jusqu’à recommander aux parents d’opter pour des vaccins séparés plutôt que celui combiné, qu’il qualifie de plus risqué.

Bien sûr, ces révélations mettent le feu aux poudres et les médias britanniques se dépêchent de les relayer, provoquant alors une vague de panique parmi les parents.

Ainsi, la couverture vaccinale du ROR chute brutalement au Royaume-Uni, et la rougeole refait son apparition dès les années 2000.

Toutefois, cette étude était biaisée dès le départ et les conclusions d’Andrew Wakefield ont été très sévèrement critiquées par toute la communauté scientifique.

Pour finir, The Lancet a retiré l’article en 2010 et le chirurgien a été radié de l’Ordre des médecins.

Plus tard, de nombreuses études prouveront qu’il n’y a aucun lien entre les vaccins et l’autisme et confirmeront que le vaccin ROR n’est pas nuisible.

Malgré tout, ce mythe a la peau dure et continue d’être véhiculé sur les réseaux.

 3. « Seuls les garçons et les hommes sont touchés par l’autisme »

Si l’autisme a si souvent été lié aux garçons et aux hommes, c’est parce qu’il est plus difficile à déceler chez les filles et les femmes.

En effet, les recherches montrent que les filles autistes peuvent présenter des symptômes différents ou en tout cas plus subtils, ce qui rend leur identification plus délicate. 

Généralement, les filles et les femmes développent de meilleures compétences de « camouflage social ». Ce dernier les aide à compenser certaines difficultés, mais a pour conséquence de retarder le diagnostic.

Aujourd’hui, grâce à des critères de diagnostics plus adaptés aux filles, le rapport garçon/fille se stabilise autour de trois garçons autistes pour une fille autiste.

4. « L’autisme résulte d’un cerveau défectueux ou endommagé »

Cette idée que l’autisme a pour origine un cerveau « défectueux » ou « endommagé » est erronée. 

En réalité, l’autisme est un trouble du neurodéveloppement. Il s’agit donc d’une organisation différente du cerveau et non d’un dysfonctionnement ou d’une lésion.

Les chercheurs ont montré que le cerveau des personnes autistes fonctionne de manière différente, notamment dans les connexions et le traitement des informations sensorielles, sociales et cognitives.

Ainsi, l’image d’un cerveau « cassé » ne repose sur aucun fondement scientifique. L’autisme n’est pas une défaillance, mais une variation du développement neurologique.

Les comportements de l’enfant autiste

Les comportements de l'enfant autiste

Les comportements des enfants autistes, comme leurs interactions sociales ou leurs émotions, sont souvent mal interprétés et donnent lieu à de nombreux mythes. Ici, nous allons nous éloigner de ces stéréotypes afin de rétablir la vérité sur la richesse de ces comportements.

1. « Tous les enfants autistes sont des prodiges »

L’enfant autiste prodige, appelé « syndrome savant » est le plus fréquemment représenté dans les films/séries tels que « Rain Man », « Good Doctor » ou encore « The Big Bang Theory ». Face à ces nombreux héros hypersensibles, mais doués d’une intelligence hors norme, il est facile pour les gens de penser que l’autisme s’apparente forcément à des talents exceptionnels.

Il est vrai qu’une minorité d’individus autistes présente des aptitudes particulières dans des domaines très spécifiques. Cependant, la majorité des enfants autistes ne sont pas des petits génies.

L’autisme se manifeste de façon très aléatoire, avec des compétences et des sensibilités uniques à chaque enfant. Certains excelleront dans la musique ou les mathématiques, d’autres auront des difficultés à communiquer ou interagir avec les autres. 

Chaque enfant autiste est différent, et c’est pourquoi il est important de ne pas réduire leur individualité à un stéréotype.

2. « Un enfant autiste ne ressent aucune émotion / est dépourvu d’empathie »

L’enfant autiste est assimilé à une personne froide ou insensible et ce type de profil est encore trop véhiculé par les médias.

En réalité, les personnes autistes ressentent tout aussi intensément que les autres, voire davantage, mais elles éprouvent des difficultés à détecter les émotions des autres. Leur absence de réaction est donc directement liée à cette difficulté. 

Face à une émotion, elles peuvent : 

  • comprendre l’émotion ressentie et agir correctement ;
  • comprendre l’émotion sans réussir à ajuster leur comportement ;
  • identifier l’émotion sans en saisir le sens.

Ainsi, un enfant autiste n’est pas insensible. Il peut ressentir une profonde empathie et se soucier sincèrement des autres, mais ses façons de le montrer peuvent ne pas correspondre aux attentes sociales conventionnelles.

Mythes et réalités autour de la prise en charge de l’autisme

Mythes et réalités autour de la prise en charge de l'autisme

Entre les croyances erronées sur les traitements « miracles » et les doutes sur certaines méthodes d’accompagnement, il n’est pas toujours simple de démêler le vrai du faux. Ici, nous allons explorer les mythes courants et faire la lumière sur les approches efficaces.

1. « Il est possible de guérir de l’autisme »

Contrairement à ce que certains croient, l’autisme n’est pas une maladie, mais un trouble du neurodéveloppement qui accompagne une personne tout au long de sa vie. Une personne ne peut donc pas « guérir » de son autisme. 

En revanche, des méthodes et des thérapies existent pour aider l’enfant autiste à développer des compétences et à mieux gérer les défis auxquels il est confronté. 

Ces approches ne visent pas à « effacer » l’autisme, mais à améliorer la qualité de vie et l’autonomie des individus en respectant leur manière unique de percevoir le monde.

Plus nous accompagnons l’enfant autiste de manière précoce et plus il a de chance de mieux s’adapter à notre réalité. 

Voilà pourquoi, chez Poulpi, nous avons élaboré une pédagogie unique, DAISEE. Elle est basée sur l’imitation et le jeu, afin d’accompagner le jeune enfant à partir de 12 mois présentant des troubles du neurodéveloppement. 

2. « Un régime alimentaire spécifique / des compléments alimentaires sont capables de traiter l’autisme »

Certaines familles ont tenté des régimes alimentaires sans gluten ou sans caséine, en pensant que cela pourrait réduire les symptômes autistiques.

Bien que les enfants autistes ressentent une amélioration dans leur bien-être général, cela est surtout lié à des intolérances alimentaires sous-jacentes et non à une modification des traits autistiques. 

Actuellement, aucune étude rigoureuse ne valide l’idée que la nutrition ou la prise de complément alimentaire modifie les caractéristiques du trouble autistique. 

Les thérapies restent à ce jour les méthodes les plus efficaces pour soutenir les enfants et les adultes autistes.

Le mot de la fin

Vous l’avez compris, les mythes qui entourent l’enfant autiste sont nombreux et compliquent la bonne compréhension de ce trouble, mais aussi la manière dont la société le perçoit. 

C’est pourquoi il est essentiel de démystifier ces fausses croyances en nous basant sur des faits scientifiques plutôt que sur des stéréotypes. Ainsi, nous serons capables de mieux accompagner et inclure les enfants autistes dans la société.

Informer, sensibiliser et comprendre sont les clés pour leur offrir un environnement dans lequel ils pourront s’épanouir pleinement !

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